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Dès septembre 2021, j’ai eu la chance d’intégrer le quotidien de l’Ankou de Rennes. Immergé dans sa passion, j’ai été le témoin du sérieux avec lequel ce petit club se prépare au football américain. En dépit des bourrasques et de la morsure du froid, cette belle bande de gaillards sait troubler la monotonie de l’hiver breton à coup d’entraînements intenses. Motivés par l’ambition qu’ils affichent fièrement, ils s’investissent dans une préparation mentale, tactique et physique exigée par le jeu.
« On a continué à s’entraîner, même lors des saisons où il n’y avait pas de matchs. On a travaillé pour être prêt lorsque ça reprendrait. »
Christophe Albouy, coach de la ligne offensive.
Alors, quand le mois de février annonce enfin le retour des matchs, la trop longue attente laisse sa place à l’excitation. Fort de son solide esprit d’équipe, l’Ankou est prêt et ses joueurs gonflés à bloc pour écrire le 2e chapitre de leur saison 2021-2022.
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> Le retour au jeu !
En ce dimanche 13 février 2022, c’est une équipe unie dans l’impatience qui s’apprête à franchir les barrières du stade Alain Crubillé. Accueillie par un début d’après-midi gris et pluvieux, l’équipe sénior de l’Ankou rencontre les Yankees d’Angers dans le 1er match de la poule 1 du championnat « casque d’argent » (Nationale 3).
Cet après-midi, au nord de Rennes, les caprices du temps accablent un petit terrain quadrillé de lignes blanches. Bercé d’habitude par le murmure du vent sur l’herbe, le calme de l’endroit est bien vite interrompu quand de courageux supporters se mettent à chanter en chœur. Venus en nombre pour accompagner les débuts de leur équipe, tous acclament ces silhouettes harnachées sous de lourdes armures. Ils applaudissent ces ombres noires tachetées de rouge qui avancent ensemble vers la pelouse. Là, chaque joueur se confond avec son voisin, habillé des mêmes couleurs et motivé par la même envie de rejouer.
Peu à peu, les minutes puis les secondes s’égrènent avant le coup d’envoi et les mots du coach, Frédéric Agostinis, semblent résonner dans les têtes bretonnes : « Notre équipe sénior a de beaux objectifs cette saison : être compétitif dans notre poule et finir en tête afin d’accéder aux playoffs. » Les playoffs sont le tournoi qui se déroule en fin de saison, entre les vainqueurs de chaque poule. « Ce sont des objectifs assez ambitieux si l’on prend en compte le fait que c’est notre premier match depuis deux ans à cause de la COVID, mais on peut le faire ! On a dû s’arrêter lors de notre première saison en D3 après avoir été promu, mais on était bien parti et aujourd’hui, on doit continuer sur la bonne lancée que l’on avait en 2020. Notre projet sportif cette saison, c’est de continuer à progresser ! ». Ils ont attendu, espéré et souffert pour ce moment. Alors, unis dans un calme avant la tempête, tous inspirent à l’unisson, concentrés et prêts à en découdre.
Soudain, l’arbitre porte son sifflet aux lèvres et annonce le début de saison de l’Ankou !
Plus le temps pour les questions, il faut rentrer dans l’adversaire, dans le match et dans la saison ! Dès la première action, les chocs résonnent dans tout le stade, enchantant les familles et amis du club qui bordent le terrain. Sur ce petit carré vert, l’Ankou de Rennes semble être une équipe plus physique que les Yankees d’Angers. Un avantage physique d’ailleurs très vite cerné par le head coach, Frédéric Agostinis, et son staff qui demandent alors à leurs joueurs de mettre de l’impact en multipliant les courses.
Courir avec le ballon, au football américain, est un style d’attaque souvent attribué aux running backs. Ces « coureurs », dynamiques et costauds, n’hésitent pas à charger l’adversaire de face pour gagner des yards. Pour être efficaces, ils doivent travailler de concert avec les 5 beaux bébés qui composent ce que l’on appelle, la ligne offensive, en charge de retenir ou d’enfoncer les adversaires pour créer des espaces. D’ordinaire, cette stratégie nécessite d’être patient puisqu’il faut du temps pour déstabiliser une défense et fatiguer l’adversaire.
Les joueurs de l’Ankou ont déjà trop attendu !
Sous la clameur de leur public, les Rennais sont bien rentrés dans leur rencontre et ne comptent pas attendre avant d’imposer leur marque. Une impatience palpable incarnée par le running back titulaire du jour, Remy Llored. Dès le 2e jeu (soit la 2e action), il déclenche un sprint à travers toute la défense angevine, résiste aux assauts adverses, esquive et crée une brèche où il s’engouffre vite. Une course folle, poussée par ses jambes et la clameur du stade. 50 yards (soit 45,7 mètres) le séparent de l’en-but et ils les avalent un à un. Porté par son élan, il s’enfonce dans la moitié de terrain adverse, approchant peu à peu de la dernière ligne au sol.
Puis, ses bras se lèvent comme pour témoigner de l’exploit et un vent d’enthousiasme emporte le stade. 6-0 ! L’Ankou de Rennes vient d’inscrire le premier touchdown de sa saison. Joueurs, supporters et coachs exultent ensemble tandis que des sourires naissent sur leurs visages de passionnés. Dans la foulée, Yankel Delaunay confirme l’excellent départ breton avec un extra point (soit tirer au pied entre les poteaux après un touchdown) et porte ainsi la marque à 7-0.
Étouffer sous une fureur noire et rouge, les Yankees d’Angers ont souffert tout au long de la rencontre. Après avoir encaissé les 7 premiers points, ils n’arrivent pas à trouver la faille se heurtant sans cesse au sérieux défensif de l’escouade rennaise.
Face à cet Ankou-là, avancer s’avère très complexe. Afin d’exister dans la rencontre, les Angevins doivent rivaliser d’ingéniosité et essayer toutes les stratégies. Appliqué dans son rôle, le quarterback déclenche des passes, mais n’obtient que des petits gains de terrain, tandis que les running backs s’empalent un à un sur la ligne défensive rennaise. En dernier recours, le quarterback angevin décide de courir balle en main pour déstabiliser la défense, mais il se fait notamment plaquer à deux reprises par la seconde lame bretonne incarnée par Oswald Goron. Le temps d’un après-midi d’hiver, le stade Alain Crubillé devient le théâtre d’une domination totale où les actions spectaculaires répondent aux chants des supporters rennais qui scandent ensemble des « Defense ! », « Defense ! ».
Frédéric Agostinis peut être fier de la performance de son équipe après une si longue absence des terrains, mais sa réponse d’après match est nuancée. « Je retiens qu’on a beaucoup travaillé depuis le début de la saison pour être prêt pour ce match. Cette saison, on a connu un renouvellement d’à peu près 50% de l’effectif, on a donc dû effectuer un gros travail d’intégration pour les nouveaux joueurs dont beaucoup jouaient pour la première fois aujourd’hui. Pour moi, c’était important que la mayonnaise prenne bien entre les joueurs, ça s’est bien passé, j’en suis plutôt satisfait. »
Malgré une baisse de régime en début de 2e mi-temps, la succession d’actions de hautes intensités montre à quel point la préparation hivernale porte ses fruits.
Les joueurs de l’Ankou sont incisifs en attaque avec 4 touchdowns inscrits à la course par les running backs Remy Llored (2 TD) et Alexandre Baron (2 TD). Supérieurs physiquement, ils s’imposent aussi tactiquement puisqu’en fin de match, le quarterback de l’équipe, Alexis Leroy, lance un ballon vers l’en-but angevin, capté par le receveur Nathanaël Le Bihan pour inscrire les derniers points rennais. Les Faucheurs ne laissent aucune chance aux adversaires de gâcher leur retour à la compétition. Investis, concentrés et bien organisés, les hommes de Frédéric Agostinis roulent sur la première mi-temps, conclue sur le score de 28 à 6, comme sur la seconde. Ce match devient l’occasion de se venger de l’attente et des longues sessions d’entraînements sur de pauvres Yankees d’Angers qui n’inscrivent pas un seul point lors de la deuxième mi-temps. 35 à 6 au coup de sifflet final, les Rennais s’offrent un match référence dès le début de saison, comme l’admet le quarterback de l’équipe, Alexis Leroy : « Le premier match d’une saison est toujours difficile, on ne sait pas trop où se placer par rapport aux autres équipes, donc je suis content qu’on ait fait une si grosse entame de match. C’est une récompense pour notre travail et ça nous donne confiance pour la suite. «
Score final : Ankou de Rennes 35 – 06 Yankees d’Angers.
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> Une équipe à la hauteur de ses ambitions.
Ce bon début de saison rennais est malheureusement tronqué par les forfaits de nombreuses équipes autour d’eux.
En effet, les premiers adversaires supposés de l’Ankou, les Esox de Basse-Goulaine, ont dû abandonner la compétition avant même qu’elle ne commence. Cette équipe de Loire-Atlantique a déclaré un forfait général pour l’ensemble de la compétition, privant la poule 1 d’un 5e concurrent. Une nouvelle malheureuse qui a donc retardé la reprise rennaise et il a fallu attendre le 13 février pour que l’Ankou renoue enfin avec le jeu lors du match dont nous venons de parler contre les Yankees d’Angers. Ambitieux, les joueurs bretons souhaitent pourtant vite multiplier les matchs et les expériences collectives afin de poursuivre sur leur belle lancée. Hélas, le 6 mars, ils sont de nouveau confrontés à un forfait, celui des Mariners de Vannes, pour le compte de la « 3e journée » du championnat casque d’argent (Nationale 3).
Frustrés, le retour de l’attente nourrit l’impatience collective. Certains le racontent même sur le compte Facebook du club : « Le groupe est prêt et a surtout faim d’actions, car nous n’avons pu jouer qu’un match sur trois, suite à deux forfaits depuis le début de saison. « , Frédéric Agostinis, entraîneur de l’équipe. « Je sens le groupe hyper motivé pour dimanche, on est tous un peu frustrés de cette première partie de saison où l’on a peu joué. Tout le monde a hâte d’être sur le terrain et d’en découdre. « , Alexis Leroy, quarterback. « Le coaching staff a su tout de suite rebondir et s’adapter suite aux deux forfaits qu’on a rencontrés. On a profité de ces semaines sans douleur pour travailler d’autres aspects de notre jeu et perfectionner ce qui était en place depuis septembre. Bien sûr, après deux saisons blanches, on aurait préféré jouer, mais le groupe est déterminé. « , Rodolphe Bitaud, linebacker, un des vétérans de l’escouade défensive.
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Le mental, l’ambition et l’esprit d’équipe sont des qualités au centre de la très bonne saison rennaise. Une fois lâchés dans l’arène, ces fauves couverts de plastrons et de casques se sont déchaînés !
« Nos intentions sont claires cette saison : accumuler des victoires, des victoires et encore des victoires sans jamais connaître la défaite. «
Matéo Duchemin, receveur
Lors du 3e match contre les Kangourous de Pessac, les Faucheurs proposent un spectacle plus aérien. Armé d’un bras fiable et d’un regard acéré, le quarterback de l’équipe, Alexis Leroy, enchaîne les passes comme les touchdowns. Il délivre de nombreux caviars vers ses receveurs, permettant à Gwenneg Marié, Axel Françoise, Nathanël Le Bihan et Matéo Duchemin d’inscrire des touchdowns dans la rencontre. Une succession de réceptions dans les airs qui permettent à l’Ankou de mener 37 à 0 dès le retour aux vestiaires. Cette 1ère mi-temps rêvée montre qu’au football américain, la passe est l’élément fondamental du sport, c’est l’action la plus commune, celle qui permet de gagner le plus de terrain et de maitriser le rythme d’une rencontre. Le quarterback est souvent l’unique dépositaire de ce jeu aérien et devient donc le joueur le plus important d’une équipe, le centre de l’attaque. Toutefois, quarterback est aussi amené à courir pour créer des espaces et apporter de la variété au jeu, ce qui est une des spécificités d’Alexis Leroy par exemple.
En 2e mi-temps, le coach et son staff décident de faire tourner leur effectif pour donner une chance aux remplaçants de pouvoir participer à la fête. Alors, on observe une nette baisse de qualité et d’intensité dans le jeu puisque les Kangourous inscrivent 14 points pour sauver l’honneur. Le match se finit tout de même sur une large victoire bretonne.
3e match, score final : Ankou de Rennes 37 – 14 Kangourous de Pessac
Le 2e match ayant été annulé
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L’Ankou de Rennes est une équipe polyvalente, performante au sol comme dans les airs et pour l’instant intraitable en défense. Une vision partagée par Frédéric Agostinis puisque, selon lui : « Notre point fort, c’est la cohésion d’équipe. On a un groupe bien constitué, avec une bonne intégration des nouveaux éléments. Les nouveaux s’entendent bien avec les anciens, ce qui donne une équipe assez homogène et pour un coach, c’est toujours agréable.«
Forts de leurs nombreuses qualités, les Rennais ont réalisé un superbe début de saison. Unis et bien préparés, ils abordent le match retour contre les Yankees d’Angers avec le même état d’esprit. Le 3 avril, l’escouade bretonne roule sur ses adversaires en s’imposant avec une large avance : 32 à 0 à l’extérieur. La défense propose alors un beau spectacle, parachevé d’un touchdown inscrit par l’un des défenseurs, Florent Bleux. Une victoire qui témoigne encore une fois de la force mentale de l’équipe, puisque ne pas prendre de points en déplacement est déjà une performance en soi. Après 4 journées, le club trône déjà fièrement au sommet de sa poule, ses résultats sont à la hauteur de ses ambitions, mais le coach s’emploie à rester modeste : « Nous sommes en tête d’une poule un peu boiteuse avec déjà un forfait général et un forfait simple… donc ça ne veut pas dire grand-chose. Notre objectif est toujours celui d’une équipe qui est montée en D3, il y a deux ans, et qui n’a pas pu démontrer qu’elle y avait sa place à cause de la crise sanitaire. Nous croyons en nous, mais nous serions déjà satisfaits d’accéder aux playoffs. Là, tout est possible avec des matchs à élimination directe.«
4e match, score final : Ankou de Rennes 32 – 00 Yankees d’Angers.
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L’ascension fulgurante des Faucheurs est à saluer. Ensemble, ils se sont investis à force d’entraînements et de sueurs, et récoltent enfin les lauriers de leur travail. L’Ankou est 1er de sa poule avec 3 victoires en 3 matchs, 104 points inscrits pour seulement 20 encaissés et aucune ombre ne semble pouvoir assombrir leur tableau.
Certains de leurs qualités, ils abordent sereinement la 5e journée de championnat, où ils affrontent les Kangourous de Pessac, une équipe qu’ils ont déjà battue. Le duel s’avère pourtant très vite relevé puisque les défenses se neutralisent entre elles. La 1ère mi-temps devient le théâtre d’un combat acharné où les coups s’échangent volontiers. Les Kangourous trouvent l’ouverture d’une passe lumineuse et ouvrent le score tandis que le running back rennais, Hugo Tranchefort, remet les deux équipes à égalité avant la pause. Ni l’Ankou ni les Kangourous ne réussissent à transformer après leur touchdown et la 1ère mi-temps se conclut sur un 6-6 qui témoigne de l’âpreté du combat.
Au retour des vestiaires, les défenses continuent de malmener les attaques. Personne n’arrive à prendre l’ascendant sur l’autre et l’égalité semble se profiler. Soudain, en toute fin de match, les joueurs de Pessac tentent une action risquée et s’offrent un touchdown venu d’ailleurs. 13 à 6, l’Ankou vient de perdre son premier match de la saison ! Une grosse déception envahit le clan rennais, car la défaite est amère. La promesse de début de saison de Matéo Duchemin _ « nos intentions sont claires cette saison : accumuler des victoires, des victoires et encore des victoires sans jamais connaître la défaite« _ est rompue et la dure loi de la compétition les rattrape.
L’Ankou a beau être une équipe d’ultra-compétiteurs, il faut relativiser cette défaite puisque les Rennais restent en tête du classement et ont toutes les chances de pouvoir accéder aux playoffs en fin de saison. Une petite mésaventure qui prend alors un rôle d’alarme, les Faucheurs doivent dépasser leur orgueil pour finir la saison sur une bonne note. Un avertissement sans frais qui alimente la motivation du groupe.
5e match, score final : Ankou de Rennes 6 – 13 Kangourous de Pessac
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Quand les joueurs de l’Ankou sont tenus en échec, les joueuses, elles, éclaircissent l’horizon ! En effet, depuis le début de cet article, je ne vous fais que le récit de la saison de l’équipe sénior masculine en D3, mais le club ne se résume pas qu’à cela. J’aurais aussi pu parler des cheerleaders, des joueurs du Flag, des équipes de jeunes, etc. Mais il faut faire des choix.
Toutefois, il ne faut pas se représenter le football américain à Rennes comme un sport qui se réserve à la virilité et à la testostérone. Armées de la même motivation, les joueuses de l’Ankou ont autant couru, transpiré et appris que leurs homologues masculins lors des longues sessions d’entraînements. Ensemble, elles ont affronté les affres de l’hiver dans l’impatience de pouvoir fouler les pelouses couvertes de casques et d’armures. Encouragées par les conseils du coach Maxime Brel, elles ont dû faire plus de sacrifices puisqu’elles ne sont pas assez nombreuses pour constituer une équipe et donc pas certaines de pouvoir jouer régulièrement. Le football américain n’est pas qu’un simple sport d’hommes, car à Rennes, les femmes jouent aussi au foot US et elles le font bien.
Tellement bien d’ailleurs, que Lætitia Lacroix, Cesarine Mercier, Yuna, Solemne Libault et leur coach Maxime Brel ont été convoqués le 30 avril, au stade de la Rabine de Vannes, pour participer à une rencontre entre la Team France All-star et la Team Finlande All-star. Le football américain féminin se développe peu à peu quand les joueuses de l’Ankou participent à leur premier match à 11 contre 11 dans une équipe composée de Françaises venues des 4 coins du pays. Soutenues par un public de 2 000 personnes, les tricolores n’attendent pas longtemps avant de faire vibrer le stade. Dès la 1ʳᵉ action, la joueuse des Pionniers de Touraine, Adeline Benoît, inscrit un touchdown, mais les Finlandaises reviennent très vite à égalité dans la rencontre. 6-6 à la pause, le match est encore ouvert. En seconde mi-temps, les bleues sortent le grand jeu et Adeline Benoît marque 2 touchdowns supplémentaires quand la joueuse des Mariners de Vannes réussit 4 interceptions pour sécuriser la défense. Les Françaises s’imposent 18 à 6 et prouvent que le football américain est une discipline qui a de l’avenir ici, chez les hommes ou chez les femmes, sans distinction.
Solemne Libault, joueuse pour l’Ankou, a d’ailleurs beaucoup apprécié participer à l’évènement : « Depuis plusieurs années, on essaye de développer le football américain féminin à fond et ce n’est pas simple. Avec ce match, on est passé d’une saison où parfois, on avait un peu de mal à constituer un effectif complet pour jouer, à une trentaine de joueuses regrouper pour affronter une équipe qui vient de Finlande dans un énorme stade et supporter par 2 000 personnes ! Le gap était assez énorme donc cet évènement a été assez incroyable pour nous toutes. Je crois que ça nous a reboostées et passionnées encore davantage pour le football américain. Le développement de ce sport est assez laborieux ici, alors un match de cette ampleur, ça insuffle un vent d’espoir. Maintenant, on sait que c’est possible, on sait qu’on peut faire des choses qui sont énormes avec de gros moyens, une organisation folle et une belle gratification à la clé. »
Score Final : All-Star France 18 – 6 All-Star Finlande
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> L’Ankou en playoffs !
Au terme d’une saison régulière éreintante, les noir et rouge touchent leurs objectifs du doigt. Cette belle bande de potes a déjoué tous les pronostics, poussée par le simple plaisir de fouler les pelouses pour aller s’éclater contre d’autres passionnés habillés de cuirasses. S’ils s’imposent contre les Mariners de Vannes, ces Rennais peuvent atteindre les playoffs après une seule véritable saison passée en bouclier d’argent.
Ce samedi 7 mai, quand le dernier match contre les rivaux Vannetais se profile, tous espèrent s’amuser et parachever leur belle épopée d’une victoire. Unis dans l’effort comme ils l’ont été pendant tout le reste de la compétition, les Faucheurs avancent ensemble vers le petit carré vert. Une victoire ici, assurerait la 1ère place de la poule 1 et une qualification historique pour les playoffs de Nationale 3. Un enjeu palpitant pour un espoir collectif !
Rien ne sert de ménager plus le suspense, lors de ce derby breton pour la dernière journée de championnat, les Rennais sont étincelants. Offensivement comme défensivement, à la course comme dans les airs, les joueurs de l’Ankou atomisent leurs rivaux du Morbihan. Aucune place n’est laissée aux doutes ou à la peur, dès lors, les hommes de Frédéric Agostinis s’imposent 50 à 0.
Ils sont en playoffs, ils l’ont fait !
Comment écrire une plus belle histoire que celle-ci ? Ils l’ont fait, pour la première fois depuis la création du club en 2003, les Rennais qui jouent au football américain atteignent les playoffs du bouclier d’argent. Une qualification comme fierté bretonne, un exploit réalisé pendant la première saison du club en 3e division nationale. Sur ce petit carré vert et aux abords, le spectacle est à la hauteur de la communion entre tous les acteurs de l’Ankou. Supporters, joueurs, coachs, staffs, tous célèbrent ensemble cette magnifique saison. En seulement 5 matchs, l’Ankou compte 4 victoires pour 1 défaite. L’équipe de passionnés a roulé sur la compétition grâce à son collectif, à la polyvalence de ses joueurs et à la force de leur mental. Une domination confirmée par les stats puisque les Bretons ont inscrit 178 points au total (meilleure attaque de la poule) et n’en ont concédé que 33 (meilleure défense). Sur ce terrain quadrillé de lignes blanches, tous comprennent que la campagne 2021-2022 est déjà une incroyable réussite, alors ils savourent ensemble et ils ont bien raison. Un formidable élan d’enthousiasme, qui s’estompe bien vite pour laisser sa place à l’impatience. D’ici peu, il faudra se reconcentrer pour affronter des adversaires d’un autre calibre puisqu’en demi-finale des playoffs, nos chers petits Bretons affronteront l’équipe B des Flashs de la Courneuve, l’une des plus grandes équipes de football américain française.
6e match, score final : Ankou de Rennes 50 – 00 Mariners de Vannes
Quand j’ai commencé à suivre l’Ankou, je n’imaginais pas le scénario que ses acteurs allaient écrire et je pense qu’eux non plus. Plongée dans le froid de l’hiver et la monotonie des entraînements, cette équipe de passionnés enthousiastes a tout donné. Puis, après avoir souffert ensemble, ils ont conquis la première place d’une compétition qu’ils connaissaient à peine. Ils ont montré que le football américain avait une place en Bretagne et qu’il pouvait transmettre des émotions égales à toutes les autres disciplines. La fin de cette page de l’histoire de ce petit club de football américain va alors s’écrire à Paris, dans un voyage pour les playoffs 2021-2022, dans une expédition pour créer l’exploit. Là où la phrase de coach Agostinis pourrait faire écho « Nous croyons en nous, mais nous serions déjà satisfaits d’accéder aux playoffs. Là, tout est possible avec des matchs à élimination directe. «
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Chapitre 2 sur 3.
Article Tomas Jeusset.